Brochard - Le Val-Dieu

C’est le troisième étang sur les ruisseaux du Valdieu. Ils faisaient tous partie du domaine de la Chartreuse. La randonnée nous permet d’en apprécier les charmes. L’étang de la Vigne est le lieu de production d’une charcuterie artisanale. Au bout de la route qui longe l’étang, « La ferme des étangs de Brochard » vous accueille pour vous proposer des produits de canards et de porcs, élevés et transformés sur place.

Fille de Pierre II  Comte d’Alençon, bienfaitrice du Valdieu. Recouverte d’un toit de chaume, la fontaine déverse son trop-plein au travers d’un parement de briques.

Brochard : ancienne station thermale

Les Chartreux du Valdieu utilisaient déjà les eaux de Brochard pour soigner les malades.  En 1884, Gustave Cantrel, riche industriel rouennais et propriétaire terrien à Longny, fit analyser les deux sources qu’il possédait près du Moulin de Brochard (la source « Madame Jeanne » et la source « Estienne »). L’unanimité des expertises sur la qualité des eaux l’engagea à vouloir les exploiter. Mais après de multiples démarches infructueuses, il mourut en 1893 sans avoir réalisé son projet d’établissement thermal.  Ce dernier ne vit le jour que quelques années plus tard, sous l’impulsion de la Compagnie des Chemins de fer Économiques du Perche. La nécessité de construire la ligne de chemins de fer La Loupe -Mortagne était avancée par les sociétaires : elle devait permettre aux voyageurs de descendre au pied même de l’escalier de l’établissement thermal ! Hélas, la ligne tarda et l’afflux des curistes ne fut pas celui escompté. Brochard était pourtant bien équipé : bain minéral, bain de son, bain de siège, douche chaude et froide, douche écossaise. En 1913, l’achèvement de la voie ferrée ne profita guère à l’établissement concurrencé par la station de Bagnoles de l’Orne. Durant la guerre 14/18, des milliers de bonbonnes d’eau destinées  aux hôpitaux militaires étaient remplies à Brochard. L’armistice sonna le glas de l’établissement : les bâtiments pillés tombèrent en ruine. Source : Jacky Lecomte « St Victor de Réno », Cahiers Percherons N°76.

Fondée en 1170 par Rotrou IV, comte du Perche, cette ancienne chartreuse a conservé des bâtiments du XVIIIème siècle comme le pavillon d’entrée en briques et, à droite, la chapelle des Dames. Les moines avaient choisi un endroit isolé et sauvage pour suivre la règle de Saint Bruno, empreinte de silence et d’austérité. Ce lieu était dénommé la « Vallée du Diable » ; ils le baptisèrent le « Val-Dieu ».

Après le départ des Chartreux, en 1791, leur domaine fut mis en vente comme Bien National. Abandonnée, la chartreuse tomba en ruines et ne demeurent que les quelques bâtiments visibles de la route.

L’ensemble est maintenant en de bonnes mains, le premier étang a été remis en eau et le lieu revit (propriété privée).